"POUR UN TOMBEAU D'ANATOLE", Enán Burgos, 75 x 110 cm, technique mixte sur papier, Montpellier 16 / 04 / 12.
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Sthéphane Mallarmé, Paris 18 / 03 / 1842 - Valvin 9 / 10 / 1898.
NOTE DE L’EDITEUR
Deux ans après la publication numérique sur la plate-forme http://issuu.com/mylibrary de ma traduction en Espagnol du très célèbre poème de Mallarmé : "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard" 4000 internautes l'ont lu. Ce qui fortifie le succès de la première intention d'http://pleamareditorial.free.fr/: démocratiser en permettant à un large public de découvrir en Castillan ou en Français des textes poétiques majeurs oubliés, la faute aux prix d’achat trop élevés mais aussi à aucune réédition. C’est la raison pour laquelle la plupart des maisons d'éditions actuellement sont tombées dans les griffes de groupes qui dédaignent tout esprit, tenaillés par un appétit financier vorace.
Fidèles à l'œuvre poétique de Mallarmé, peu connue des nouvelles générations de lecteurs et amateurs de poésie en Amérique latine et en Espagne, nous avons décidé de publier de façon non lucrative quelques extraits ou fragments de l’un de ses grands textes inachevés, publié après sa mort sous le titre de : "Pour un tombeau d'Anatole". Il s'agit d'un hommage funèbre.
On suppose que ce texte a été écrit par le poète dans les semaines qui ont suivi à la mort d'Anatole, son fils de huit ans. Mallarmé culpabilise et se sent responsable du mal qui a foudroyé cet enfant et qu’il pense lui avoir transmis. Quand je dis que le texte est inachevé, je ne veux pas dire par là, qu'il s'agisse d'une ébauche. Ce sont plutôt les notes préparatoires que le poète regroupera dans une brochure de 202 feuillets, tous de la même dimension : 13cm par 7,5cm, écrites au crayon et dont le graphisme dans quelques passages s'est effacé. Ils ont été réunis dans une seule liasse mise à l’intérieur d’une enveloppe en carton rouge de la même taille, sans aucune indication de titre. Les pages du manuscrit n'ont pas été numérotées. Les feuilles contenant les fragments se suivent sans aucun plan exact ou ordre logique thématique. Ce qui n’exclut pas que quelques fragments, contrairement à la plupart, se trouvent liés par la même idée. Pour souligner cela, Mallarmé a réuni les pages en les mettant dans des chemises en papiers. Le signe + n'appartient pas au texte original ni à aucun rite religieux ou funéraire, il indique tout simplement qu'il manque un mot, en se trouvant à demi-effacé ou peu visible; les crochets obliques <> indiquent que le mot ou la phrase se trouvent barrés. Ils sont, en général, très peu nombreux.
Parlons maintenant de la configuration du texte. En suivant la piste laissée par le poète, nous pourrions diviser la structure du manuscrit en trois actes (il est probable qu’il s’agisse d’un poème lyrico-dramatique) :
Le plus court des trois parle de la vie substantielle de l'enfant jusqu'au moment où la maladie apparaît.
Il s'agit ici du choc émotionnel du poète devant le spectre suscité par la maladie d'Anatole, de la description jour après jour de l'état de l'enfant malade abattu dans son lit. Mallarmé a pressenti depuis le début de la maladie le dénouement funeste. En fait, comme le remarque *Jean-Pierre Richard dans son introduction majestueuse, il s’agit d’un drame : « Avec cette première atteinte du mal, nous franchissons en effet un seuil ; nous passons brusquement du monde de la vie dans celui de la mort. »
Avec le cri effroyable de la mère, on scelle le deuxième acte : "Il est mort". Commence alors le troisième et dernier dans lequel Mallarmé nous parle de la vraie disparition, en décrivant parallèlement le lit funèbre.
Tant nombreuses sont les réflexions que suscite ce majestueux poème, que, prolongeant le sentier ouvert par Jean-Pierre Richard dans son introduction et ses notes, nous serions tentés d’écrire tout un traité poétique… Mais, conscient de la difficulté, je me contenterai d'un seul domaine : celui de l'intime.
Rien de facile à parler d’une douleur si intime et profonde sans sombrer dans le pathétique ou dans des exhibitionnismes morbides ou narcissiques… L'actuelle poésie, qu’elle soit écrite en Castillan, en Français ou un Chinois, fourmille de cette légèreté. L'expérience, par exemple, concept faussement interprété, comme l'insinua James Valender* dans un autre célèbre prologue, est utilisée de nos jours comme l'énumération d'événements advenus durant les diverses facettes de la vie du poète; qu’ils soient d'un ordre intime ou public, ontologique ou réel, le résultat est désastreux. Il s’agirait alors plutôt, comme le suggérait Mallarmé, de « donner un sens plus pur aux mots de la tribu ». Un principe que Jaime Gil de Biedma, l'un des premiers défenseurs de la Poésie de l'Expérience, reprendra tel un phare pour amener à bon port son œuvre : "créer des nouveaux ports d’attache au terme vulgaire, le soustraire de son contexte pour lui donner une nouvelle fonction poétique". Mais la poésie de nos jours, peu importe, par ailleurs sa forme ou son propos, démonstrative et bavarde, elle se trouve trop éloignée de ce précepte poétique fondamental, ce qui correspond intrinsèquement à l'esprit médiocre de l'époque.
Il est très rare que Mallarmé évoque dans ses poèmes les expériences ou événements de sa vie privée. Bien que la maladie et la mort d'Anatole servent en apparence de socle aux notes écrites, bien que les déchirures produites par ce sort funeste viennent alimenter les dites notes, le poète place entre lui et la page une barrière invisible qui le distancie et lui permet alors de transmuter les flammes en mots, échappant justement à l'enfer silencieux qui le consume. Dans ce sens, je pourrais affirmer, en me trompant peut-être, que "Pour un tombeau d'Anatole" est, après tout, une "consolation" lucide.*Stéphane Mallarmé « Pour un tombeau d’Anatole ». Introduction et notes de Jean-Pierre Richard, Éditions du seuil, Points Poésie, Paris, 1961.
*Jaime Gil de Biedma, « Las personas del verbo », prologo de James Valender. Galaxia Gutnberg, Círculo de lectores, México, 2005.
Enán Burgos
NOTA DEL EDITOR
Dos años después de la publicación numérica en la plataforma www.issuu.com de mi traducción al español del muy célebre poema de Mallarmé: “Un coup de dés jamais n’abolira le hasard” (Un golpe de dados jamás abolirá el azar), 4000 internautas lo han leído. Lo que corrobora el éxito de la intención primera de http://pleamareditorial.free.fr: democratizar y dar a conocer, en castellano o en francés, textos poéticos (mayores) olvidados, poco leídos o difundidos, debido al alto costo como también a la escasa reedición. Lo que explica el hecho de que la mayoría de las casas editoriales actuales hayan caído en las garras de grupos financieros que desdeñan todo espíritu, atenazados por un voraz apetito financiero.
Fiel a la obra poética de Mallarmé –poco conocida por las nuevas generaciones de lectores y amantes de la poesía en Latinoamérica y España–, hemos decidido dar a conocer algunos extractos o fragmentos de otro de sus grandes textos inacabados, el cual solo fue publicado después de su muerte bajo el título de: “Pour un tombeau d’Anatole” (Para una tumba de Anatole), pues se trata de un homenaje fúnebre.
Dicho texto se supone que fue escrito por el poeta en las semanas que siguieron a la muerte de Anatole, su pequeño hijo de ocho años. Mallarmé se culpabiliza o se siente responsable del mal que fulminó a su hijo y que él piensa haberle transmitido. Cuando digo que dicho texto es inacabado, no quiero decir con esto que se trate de un bosquejo, son más bien las notas preparatorias que el poeta reagrupara en un folleto de 202 hojas, todas de la misma dimensión: 13 cm por 7,5 cm, escrito con lápiz y cuyo grafismo en algunos pasajes se ha borrado. Fueron reunidos en un solo fajo metido en un sobre de cartón rojo de la misma talla, sin ninguna indicación de título. Las páginas del manuscrito no fueron enumeradas. Las hojas que contienen los fragmentos se siguen sin ningún plan exacto ni orden lógico o temático. Lo que no excluye que algunos fragmentos, contrario a muchos otros, se encuentren ligados por la misma idea; para señalar esto, Mallarmé reunió las páginas metiéndolas en carpetas. El signo + no pertenece al texto original ni tiene nada que ver con rito religioso o funerario alguno, señala, simplemente, que falta una palabra por ser ésta ilegible; los ganchos oblicuos <> indican que la palabra o la frase se encuentra rayada (su uso es infrecuente).
Hablemos ahora de la configuración del texto. Siguiendo la pista dejada por el poeta, la estructura del manuscrito la podríamos dividir en tres actos (es muy probable que se trate de un poema lírico–dramático):
- El más corto de los tres, habla de la vida substancial del niño hasta el momento en que aparece la enfermedad.
- Se trata aquí del choque emocional del poeta ante el espectro suscitado por la enfermedad de Anatole, de la descripción día tras día del estado del enfermo niño postrado en su lecho. A sabiendas de que Mallarmé, como buen vidente, presintió desde un principio el funesto desenlace. Se trata, en resumidas cuentas, de un drama, como lo señala Jean-Pierre Richard* en su majestuosa intro-ducción: “Con esta primera ofensiva de la enfermedad, atravesamos en efecto un umbral; pasamos precipitadamente del universo de la vida a ese de la muerte”.
- Con el grito adolorido de la madre se sella el segundo acto: “Il est mort”, “Murió”, y comienza así el tercero y último, en el cual Mallarmé nos habla de la verdadera desaparición, describiendo al mismo tiempo el lecho fúnebre.
Son tantas las reflexiones a las cuales nos incita este magno poema, que siguiendo la senda abierta por Jean-Pierre Richard en su introducción y notas, se podría escribir todo un tratado poético… Pero consciente de la dificultad, me contentaré con un solo dominio: aquél de lo íntimo.
Nada fácil hablar de un dolor tan íntimo y profundo sin caer en patetismos y exhibiciones mórbidas o narcisistas… la poesía actual, que, sea escrita en castellano, en francés o en chino, pulula de esas liviandades. Por ejemplo, la experiencia, concepto falsamente interpretado –como lo insinúa James Valender* en otro célebre prólogo– y que es utilizado hoy en día como la enumeración de eventos ocurridos durante las diversas facetas de la vida del poeta, que ya sean de orden íntimo o público, ontológico o real, el resultado es desastroso. Se trata entonces más bien, como lo sugiriera Mallarmé, de “hacer más puras las palabras de la tribu”. Principio que Jaime Gil de Biedma, uno de los primeros defensores de la Poesía de la Experiencia, retomara cual faro para llevar a buen puerto su obra: “ir creando nuevas vinculaciones al término vulgar, descontex-tualizarlo para darle un nuevo contexto poético”. Pero la poesía de hoy día, sea cual sea su forma o su propósito, festivalera y parlanchina, se halla demasiado alejada de este precepto poético fundamental, en consonancia, intrínsecamente, con el espíritu mediocre de la época.
Es muy raro que Mallarmé evoque en sus poemas vivencias y eventos de su vida privada. Aunque la enfermedad y la muerte de Anatole sirvan en apariencia de zócalo a las notas escritas, aunque las desgarraduras producidas por el funesto hecho vengan a alimentar dichas notas, el poeta coloca entre él y la página una barrera invisible que lo distancia y le permite transmutar las llamas en palabras, escapando justamente del infierno silencioso que lo consume. En este sentido, podría afirmar, equivocándome tal vez, que “Pour un tombeau d’Antole” es, a fin de cuentas, una lúcida “consolación”.
*Stéphane Mallarmé « Pour un tombeau d’Anatole ». Introduction et notes de Jean-Pierre Richard, Editions du seuil, Points Poésie, Paris, 1961.
*Jaime Gil de Biedma, « Las personas del verbo », prologo de James Valender. Galaxia Gutenberg, Círculo de lectores, México, 2005.Enán Burgos
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