Au milieu de l'aspérité qui corrode le monde, la poésie de Nuño Aguirre de Cárcer Girón, est une respiration, une barque légère flottant à l'horizon où la lumière de l'être célèbre les incendies. Nous nous consumons sans pour autant nous sentir aliénés, la cendre précède l'absence. A travers cette contemplation paraît la lucidité, s'évapore le néant éclairant alors l'infaillible. Libérée de tout courant, de toute mode, elle demeure… Ardeur est sa forme, ardeur est son fond, espace manifeste et dispersé qui vient se déposer sur la langue, tel un jet de lumière, écartant du moi ce qui n'est pas silence. Son rapport presque ontologique au langage et a l'univers, fait de ce jeune poète, une promesse. Tout porte à croire qu'il sera dans les années à venir une des figures incontournables de la poésie espagnole écrite en castillan. Sa fascination pour l'image, au lieu de rendre sa poésie narrative et soumise à l’expérience, le pousse au-delà, l'éloigne de la rhétorique et des faux éclats liés à la métaphore. La langue libérée ainsi de tout impératif de représentation, devient le réfèrent même du poème. Parole fragile, obscure parfois, elle brille par la précarité de son chant.
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En medio de la aspereza que coroe el mundo, la poesía de Nuño Aguirre de Cárcer Girón, es una oxigenación, una barca leve flotando sobre el horizonte donde la luz del ser celebra los incendios. Sin prisa, ardemos sin ser alienados, la ceniza precede la ausencia. Hallamos lucidez al contemplarla, la nada se evapora alumbrando lo infalible. Libre de toda corriente, de toda moda, perdura… Ardor es su forma, ardor es su fondo, espacio patente y disperso que se deposito sobre la lengua y sale como un chorro de luz retirándole al yo lo que no es silencio. Su relación casi ontológica al lenguaje y al universo, hacen del joven poeta que es Nuño, una promesa. Todo hace pensar que será en los años venideros una de las figuras ineludibles de la poesía española escrita en castellano. Su fascinación por la imagen, en vez de volver su poesía narrativa y sumisa a la experiencia, la conduce a otro lugar, alejándola de la retórica o de los falsos destellos de la metáfora. El verbo liberado así de toda representación imperiosa, se convierte en el referente mismo del poema. Palabra frágil, oscura a veces, que brilla por la precariedad de su canto.
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