Enán Burgos, "ADAM", 27 x 22 cm, acrylique sur toile, 2011. 250 €.
EROS BRILLE / EROS BRILLA
Daniel Leuwers
Eros brille. Thanatos veille. Ce couple de dieux s'épie, se surveille. Les deux sont toujours prêts à s'entre-tuer ou à s'emmêler (c'est tout comme). Ils portent en eux le chant d'une forêt profonde avec ses cris, ses râles, ses pâmoisons. Pour certains (les psychanalystes), ils alimentent le voyeurisme panique d'une « scène primitive »; pour d'autres (comme l'écrivain Pascal Quignard, auteur de Le Sexe et l'effroi), leur confrontation ancestrale se situe en amont du fameux coït parental, dans un passé troublant, tremblé, insaisissable -peut-être celui où se confrontent L'effroi, la joie convoqués dans un beau titre de René Char.
Longtemps les poètes se sont contentés de petites escapades érotiques en pratiquant le genre bien codifié du « blason » -le plus souvent « blason du corps féminin ». C'était une façon de ne pas trop déranger les préceptes religieux et la morale judéo-chrétienne.
L'érotisme est devenu plus intéressant lorsqu'il a participé d'un désir de transgression de la morale religieuse. A partir de Baudelaire, on a commencé à aimanter les forces rebelles du « mal » dont Georges Bataille fera parfaitement l'inventaire dans son ouvrage central L'Erotisme et ses merveilleux textes Histoire de l'oeil et Madame Edwarda.
Mais à cet érotisme transgressif, a succédé aujourd'hui un érotisme plus libéré qui n'a que faire du joug de Dieu et qui s'assume avec aplomb -un érotisme souvent cru, quelquefois rabelaisien, voire scatologique comme a su l'être Rimbaud en son Sonnet du trou du cul. C'est un érotisme énumérateur qui prend en charge la suffocation (la touffe qui étouffe, chère à Pierre Jean Jouve) et la jouissance (celle de soi, mais surtout celle de l'autre). Cet érotisme participe d'un cérémonial où la nudité s'auréole volontiers d'un sens du sacré dont le délicieux André Pieyre de Mandiargues aimait à dire qu'il culminait dans le « con sacré »...
Les peintres, eux aussi, ont longtemps obéi aux délices de la transgression. Ils nous ont souvent invités dans les jardins où Adam et Eve auraient, dit-on, commis le péché originel. Mais Eve a aujourd'hui pris
les traits fascinants de ces jeunes femmes-écrivains dont l'érotisme libéré est souvent plus ravageur que celui des hommes qui en avaient seuls l'apanage.
Eros se dégage alors de Thanatos, et Eve se rit de la culpabilité d'Adam. Comme le dit le poète Francis Ponge, il n'y a plus de « mea culpa », mais seulement un vigoureux et claironnant « felix culpa ». Et puis -ingrédient majeur- dans toute cette métamorphose, s'effacent enfin les frontières arbitraires entre le masculin et le féminin. Le « il » est aussi une « île » au sein d'un quatuor dont les cordes vibrent enfin de toutes les émotions du corps.
***
Eros brilla. Tanato vela. Este pareja de dioses se espían, se vigilan. Siempre listos a matarse o a enmarañarse (es exactamente lo mismo). Llevan en ellos el canto de un bosque profundo con sus gritos, sus estertores, sus vahídos. Para algunos (los psicoanalistas), los dos alimentan el miramiento pánico de una "escena primitiva"; para otros (como el escritor Pascal Quignard, autor de El Sexo y el pavor, su confrontación ancestral se sitúa por encima del famoso coito parental, en un antaño inquietante, convulsivo e inasequible - posiblemente aquel donde se confrontan El pavor, la alegría convocados en un bello título de René Char. Durante largo tiempo los poetas se contentaron con mínimas escapadas eróticas practicando el género bien codificado por el "blasón" - la mayoría de las veces "blasón del cuerpo femenino". Era un modo de no turbar demasiado los preceptos religiosos y la moral judeocristiana. El erotismo se volvió más interesante desde el momento en que participó al deseo de transgredir la moral religiosa. A partir de Baudelaire, comenzamos a imantar las fuerzas rebeldes del "mal" fuerzas que Georges Bataille perfectamente inventariará en su obra central “El erotismo” y sus textos maravillosos “Historia del ojo” y “Madame Edwarda”. Pero a este erotismo transgresor, le ha sucedido hoy un erotismo más liberado que menosprecia el yugo de Dios y que se asume con ínfula - un erotismo a menudo crudo, algunas veces rabelesiano, incluso escatológico como supo expresarlo Rimbaud en su “Soneto al hueco del culo”. Es un erotismo enumerativo portador del agobio (la breña que asfixia, tan venerada por Pierre Jean Jouve) y del goce (de sí, pero sobre todo del otro). Dicho erotismo hace parte de un ceremonial donde la desnudez se nimba de un sentimiento sagrado, a propósito del cual, el ameno André Pieyre de Mandiargues solía con gusto decir que culminaba en el "coño sagrado"... Los pintores también, obedecieron mucho tiempo a las delicias de la transgresión. Invitándonos tantas veces a los edenes donde Adam y Eva habrían, según lo que cuentan, cometido el pecado original. Pero Eva hoy tomó los rasgos fascinantes de estas jóvenes mujeres-escritores cuyo erotismo libre es mucho más devastador que el de los hombres que lo creían exclusivo de ellos.
Eros se emancipa entonces de Tanato, y Eva ríe de la culpa de Adam. Así como lo indica el poeta Francis Ponge, no hay más “mea culpa”, sino simplemente un vigoroso y estrepitoso "felix culpa". Además -ingrediente mayor- de toda esta metamorfosis, se borran por fin las fronteras arbitrarias entre lo masculino y lo femenino. El “él” es también una "isla" en el seno de un cuarteto cuyas cuerdas vibran por fin con todas las emociones del cuerpo.
Traduction / Traducción de Enán Burgos
L'Idole / El Idolo
Sonnet du Trou du Cul / Soneto al hueco del culo
Paul Verlaine - Arthur Rimbaud
Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au cœur de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.
Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C'est l'olive pâmée, et la flûte câline ;
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !
Oscuro y fruncido como un clavel morado,
Respira, humilde agachado entre el musgo,
Húmedo aún de amor que sigue al desliz manso
Por blancas nalgas hasta su núcleo orlado.
Filamentos como lágrimas de leche
Lloraron, rechazados por el cruel soplo,
Cruzando pequeños grumos de lodo rojo
Hasta perderse por el aclamo de la pendiente.
Mi Sueño a menudo se acopló a su ventosa;
Mi alma, del coito material celosa,
Hizo su lagrimal fiero y su nido de llantos.
Es la oliva extaciada y la flauta mimosa;
Tubo por donde bajan celestes melcochas:
¡Canaán femenil por el vaho ceñido!
Traduction / Traducción de Enán Burgos.
Enán Burgos, "EVA", 35 x 25 cm, technique mixte sur carton. 2013. 290 €.
AUDE COURTIEL
Sur la nécessité de faire l'amour en temps de crise / De la necesidad de hacer el amor en tiempo de crisis
Les pattes échancrées
La coquille se couvre d'écume
Parce qu'il faut que ça éclabousse
Que les plafonds pleuvent
Quand ce siècle nous essore
Quand le temps avorte
Ou crée des enfants morts
La ville enfin fermente
Des kilos de chair en poudre
Explosent les façades coupables
Le sexe coule sur les ménages
Ondule sur les pavés
Plus rien n'est inébranlable
Du sol ému
Éclosent des galeries d'amour
Les eaux usées naissent une seconde fois
Las patas espernancadas La concha se cubre de espuma Porque hay que salpicar Que los techos chorreen Cuando este siglo nos seca Cuando el tiempo aborta O cría niños muertos
La ciudad por fin fermenta Kilos de carne en polvo Estallan las fachadas culpables El sexo fluye sobre los hogares Ondula sobre los adoquines Nada más inquebrantable
Del suelo conmovido Emergen las galerías de amor Las aguas sucias nacen una segunda vez
Discipline de la fente / Disciplina de la raja
La fente comme échappatoire
Est au fond intransigeante
Il faut y entrer à grand pas
Fermement mais sans à coup
Garder de la vigueur
La fente hait le plaisir
Défense du spasme veule
Lapidaire
Soutenir le foutre
Dilater la blessure
Patiente et pleine
La raja como escapatoria En el fondo intransigente Hay que penetrar con grandes pasos Firme pero sin golpe ni atascos Mantener el brío
La raja odia el placer Prohibido el espasmo abúlico Lapidario Nutrir el semen Dilatar la herida Paciente y llena
III
À mesure que l'homme se rate
Au moins qu'il baise
Qu'il donne tout ce qui reste
À ses glandes
En l'honneur de ses années
Mortes
Qu'il jette ses larmes
Pour le sacre
Séminal
A medida que el hombre decae Por lo menos que culee Que le dé lo poco que le queda A sus glándulas En honor de sus años Muertos Que arroje sus lágrimas Para la bendición Seminal
IV
Ses petites lèvres gonflent
La vie
Maintenant
Elle vient
Sus pequeños labios se hinchan La vida Ahora Viene
V
Pourvu qu'elle soit nue
Pauvre voluptueuse
Avant l'absence
Ainsi son sexe câlin
Conservé
Arrière-goût du manque
Délectable
Lémure lubrique
Qui m'accompagne
Ojalá que esté desnuda Pobre voluptuosa Ante la ausencia Así su sexo cariñoso Conservado Resabio de carencia Deleitoso Lémur lúbrico Que me acompaña
La femme ivre / La mujer ebria
La sueur de son sexe
Se déverse sur ses seins
Elle susurre
«Tellement c'est renversant
Encore
Saoule-moi
Infiniment
Saoule-moi
Sans nuance
Je veux être grise »
El sudor de su sexo Se vierte sobre sus senos Susurra « Tanto encanto Otra vez Embriágame Infinitamente Embriágame Sin ajustes Quiero estar achispada »
Large sourire / Ancha sonrisa
Le corps entre en chasse
Et la forêt vierge se pend
Elle a cessé de se plaindre
Ma chair enjouée pénètre ta nature
Transparente est ta fleur
Que je tiens sur ma flèche
Je la déchire
La rendre immensité
El cuerpo inicia la caza Y la selva virgen se ahorca Dejó de quejarse Mi carne gozosa penetra tu naturaleza Transparente es tu flor Que tengo sobre mi flecha La desgarro Volverla inmensidad
Traduction / Traducción de Aude Courtiel, Enán Burgos
Aude Courtiel est née à Nîmes en 1987.
Diplômée du conservatoire de danse et d'art dramatique de Nîmes, diplômée d'État en tant que professeur de danse contemporaine, elle poursuit en parallèle des études en littérature et philosophie aux universités de Montpellier et de Málaga. Aujourd'hui, elle se consacre entièrement à l'écriture et à la chorégraphie. Elle publie en 2012 son premier recueil de poèmes La folle amarante aux éditions Sansouire.
Aude Courtiel nació en Nîmes en 1987.
Titulada del conservatorio de danza y de arte dramático de Nîmes, titulada también como profesora de danza contemporánea, sigue en paralelo estudios de literatura y de filosofía en las universidades de Montpellier y de Málaga. Hoy se dedica enteramente a la escritura y a la coreografía. La casa editorial Sansouire le publica en 2012 su primer libro de poemas La loca amaranta.
Audio / " Sur la nécessité de faire l'amour en temps de crise", voix / voz : Aude Courtiel.
Enán Burgos "GUERRE", 103 x 97 cm, acrylique sur carton, 2012. 900 €.
DANIEL LEUWERS
Je la vois / La veo
« Sus, debout, la merveille des belles! » Malherbe
« Je vous ay destiné ma vie aussitôt que je vous ay veu » Marianna Alcaforado
1
J'ai cru qu'elle était là, dans le jardin,
ses cheveux blonds sous le soleil
mais ce n'était pas elle,
ce ne pouvait être elle, si loin dans son Yorkshire
Ce ne fut qu'un mirage,
une image,
le lent regret de ne pouvoir la rejoindre
là où je vis
là où je suis,
et puis l'envie de hurler « Viens »
quand je la vois perdre chaque minute
-vaine méprise
Creí que estaba allí, en el jardín, su pelo rubio bajo el sol pero no era ella, no podía ser ella, tan lejos en su Yorkshire sólo fue un espejismo, una imagen, la lenta pena de no volver a juntarnos allí donde vivo donde estoy, y luego las ganas de aullar « Ven » cuando la veo perder cada minuto -error vano
2
Elle délègue à son sexe
la part voilée des anges,
l'angle violé des grands palaces
On la voit à Biarritz
sur la Promenade
Un homme l'emmène dans un hôtel
Elle en ressort très maquillée,
à peine fripée par le plaisir.
Elle me regarde
et je la suis
Otorga a su sexo la parte oculta de los ángeles el ángulo violado de los grandes palacios la vemos en Biarritz por el Paseo Un hombre la lleva a un hotel Sale de allí muy maquillada, levemente plisada por el placer. Me mira y la sigo
3
D'aucuns la croient très sage,
elle qui fuit vers l'amour sans relâche
Elle accueille en son sein
les hommes qui la ravissent
Elle choisit les discrets
pour son ventre érectile.
Elle aime
à la cadence du mensonge
et de la déchirure si vraie
Nadie la piensa tan sabia, ella que huye hacia el amor sin reposo Acoge en su seno hombres que la encantan Escoge los discretos para su vientre eréctil. Ama con la cadencia de la mentira y del desgarro tan verdadero
4
Je la vois en lycéenne ardente à convoiter l'amour
qui la libèrera des carcans de l'enfance
Je la vois en lionne conquérante
sauvant (croit-elle) les hommes en perdition
ou s'y brisant un rein
Je la vois en sauvage repentie
vouée à l'exil où elle s'évanouit
Je la vois en douce mère de famille
choyant ses filles pour qu'elles rêvent d'amour
Je la vois qui rêve à l'amour
si près soudain et pourtant faussement lointain
Je la vois plonger dans l'amour
avec le diadème qu'elle porte à son cou frêle
La veo cual colegiala ardiente anhelando el amor que la liberará de los yugos de la infancia La veo cual leona conquistadora salvando (cree ella ) a los hombres en perdición o rompiéndose un riñón La veo cual salvaje arrepentida ofrecida al exilio donde se desvanece La veo cual dulce madre de familia mimando a sus hijas para que sueñen de amor La veo soñando al amor tan cercana de repente y sin embargo falsamente lejana La veo sumergida en el amor con la diadema que lleva en su cuello frágil
5
Je l'aime
elle est thermolactyle
Je l'aime
elle tient les mains de son mari
Je l'aime
je l'arrache au grésil
Je l'aime
mon cœur en est marri
La amo ella es termo táctil La amo Toma las manos de su marido La amo la arranco del granizo menudo y duro La amo mi corazón dolorido
6
Des hommes l'ont attendue,
friands de l'odeur de ses anciens amants
Elle se donne devant tous (c'est gênant)
Elle est si belle que tout lui est permis
Sa beauté lui arrache tout voile de pudeur
Hombres la esperaron,
Ávidos del olor de sus antiguos amantes
Se ofrece delante de todos (es incomodo)
Es tan bella que todo le es permitido
Su belleza le arrebata todo velo de pudor
7
Elle se lève la nuit
pour rejoindre une chambre voisine
Elle me jette un regard de gourmandise
Sa fureur s'aiguise (elle serait presque exquise)
Je lui promets le sort du Duc de Guise!
De noche se levanta para ir al cuarto vecino Me lanza una mirada ansiosa Su furor se aviva (sería casi exquisita) ¡Le prometo el destino del Duque de Guise!
8
Soudain je la vois à Madrid
brûlante de passion lucide
Dans la chambre petite elle s'allonge
Un film porno lui apprend les mouvements
Elle aime se montrer
puis bouger dans l'élan.
A son signe je la rejoins
De súbito la veo en Madrid ardiendo de lúcida pasión En el pequeño cuarto se acuesta Una película porno le enseña los movimientos Le gusta exhibirse Menearse luego en el impulso. A su señal me le acerco
septembre 2012
Traduction / Traducción de Aude Courtiel, Enán Burgos
A celle qui vient / A esa que viene
1.
Et ton manteau de voyageuse
je l'arrache avec soin
et je t'aime autant que ma main qui s'infiltre
vers le secret doré
Y tu abrigo de viajera lo arranco con cuidado y te amo igual que mi mano que se infiltra hacia el secreto dorado
2.
Je ferme les yeux
Les mots sont seuls à avancer
en aveugle
sous la mer
et l'on ne sait si l'amour
est un naufrage induit
ou une course sur le vent
Cierro los ojos las palabras avanzan solas a ciegas bajo el mar y no sabemos si el amor es un naufragio inducido o un correr sobre el viento
3.
Est-ce toi qui sors de la voiture
où ils t'ont entraînée (film)
embrassée, violée peut-être
La scène est accablante
mais rien ne se saura de toi
aventurière de Dieu
ou du sperme avalé
Eres tu quien sales del coche donde te arrastraron (película) ceñida, violada posiblemente La escena es abrumadora pero nada se sabrá de ti aventurera de Dios o del semen tragado
4.
Non
tu ne te perdras pas sous la mer
tu t'envoleras d'Angleterre
et goûteras l'azur qui guérit
des blessures incisives
Mes yeux s'élèvent vers ton ciel
mais l'oracle se tait
La surprise s'éternise
et l'ourlet de nos lèvres
Ton foulard flotte au vent
les châteaux apparaissent
No no te perderás bajo el mar despegarás de Inglaterra y probaras el azul que cura heridas incisivas Mis ojos se elevan hacia tu cielo pero el oráculo enmudece
La sorpresa se eterniza y el ribete de nuestros labios
Tu fular flota al viento los castillos aparecen
Traduction / Traducción de Enán Burgos
Daniel Leuwers (le lion, en flamand) est un poète tardif; il publie une première plaquette, La Viecassée, au début de ce que René Char -dont il fut l'ami- appelle « l'âge cassant ». Longtemps critique et professeur d'Université -en France, en Afrique, aux Etats-Unis-, il vit quatre années en Australie d'où il ramène des carnets, Australia ou le pays rouge, bientôt suivis de Surimpressions d'Afrique et du Voyage immobile. Ses recueils ne négligent jamais la dimension érotique (des titres comme Poèmes couchés et Poèmes allongés parlent d'eux-mêmes). Il a initié en 2002 une collection de « livres pauvres » (des livres d'artistes hors commerce) dont rendent compte deux forts volumes publiés chez Gallimard, Richesses du livre pauvre (2008) et Les Très Riches Heures du livre pauvre (2011). Il a réalisé des livres rares avec des peintres comme Badaire, Badin, Buraglio, E.Burgos, Cortot, Leick, Velickovic, Viallat.
Daniel Leuwers (el león, en lengua flamenca) es un poeta tardío; publica su primer libro, La Vida rota, al inicio de lo que René Char - de quien fue el amigo- llama "la edad frágil". Durante un largo periodo de su vida fue crítico y profesor de Universidad - en Francia, en África, en Estados Unidos -, vive cuatro años en Australia donde escribió, Australia o el país rojo, siguieron luego en su orden Sobreimpresiones de África y el Viaje inmóvil. Sus publicaciones nunca dejan de lado la dimensión erótica (títulos como Poemas acostados y Poemas extendidos hablan por sí mismos). Fundó en 2002 una colección de "libros pobres" (libros de artistas sin comercio alguno), dos volúmenes han sido publicados por la Casa Editorial Gallimard: Riquezas del libro pobre (2008) y Las muy Ricas Horas del libro pobre (2011). Ha realizado libros raros con pintores tales como Badaire, Badin, Buraglio, E. Burgos, Cortot, Leick, Velickovic, Viallat.
CONSTANCE CHLORE
Enán Burgos, "POEME", 40 x 30 cm, technique mixte sur toile, 2012. Collection particulière.
Et Nus nous entrons
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En proie à la belle fureur ouverte
Éclats de crinières
Ce que capte le séjour de tes mains
Les imaginations sonores
EtNus nous entrons Nuit qui unit
L’écrin entre nos fleuves profonds :
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-- - -- Cymbales/ ……..
Les trilles invisibles de nos respirations
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Flûtes/……..
Je plonge vers mon attente J'afflue
Septuor/ ……..
Tu dis : Au bord : Regarde-moi
EtNus nous entrons Nuit qui unit
Nuit belle d’eaux Brûlantes Encore
Dans le dé du désir
L’ordes sens Ouvre
murmures salés Vifs torrents oranges
Je suis mue
Vers ton œil qui règne
Je suis mue
et Encorenue
***
Y Desnudos nos unimos --- --- --- -- - -- - --
Prisioneros del bello furor abierto
Brillo de melenas
Lo que capta la estancia de tus manos
Las quimeras sonoras
YDesnudos nos unimos Noche que une
El arca entre nuestros ríos profundos: --- --- --- -- -
Címbalos/ …….. Los trinos invisibles de nuestros resuellos
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Flautas/…….. Me zambullo hacia mi espera Afluyo -- - -- -- - --
Septeto/ …….. Dices: A borde: Mírame
YDesnudos nos unimos Noche que une
Noche bella de aguas Efusivas Todavía En el dado del deseo El oro de los sentidos Abre murmullos saladosVivostorrentes naranjados movida Hacia tu ojo que reina movida
Y AúnDesnuda
Dans cette grotte où l’amour attend
Je pense souvent au centaure peint par Mantegna vu et revu au Louvre.
J’entends, et encore, le bruit de ses sabots, de sa course dont le son m’emporte.
Tu m’as saisie dans ma marche.
Allonge tes belles pattes, allons
à cette heure et dans le noir
nous serons en nous-mêmes L’énigme pleine de bouches.
Les reins du cheval Ferveur dans le cheval Ferveur dans la femme.
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Longue chevauchée vêtue d’effroi.
Venu de la mer
où elle fut ravie
Il galope Chocs Martèlements entêtants
Étroits passages Sous l’onglé des sabots
Il l’emmène Robustes racines Ronciers
Aux flancs qui rythment Morsures
Il l’emmène Sa chevelure de femme mêlée à sa crinière de bête.
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Ne referme pas
le désir qui s’est ouvert.
Alors tous verront :
Ce qui ouvre les yeux : ce sont les yeux.
Dans la surprise Tout bouge, il est vain d’arrêter le mouvement
Le courage ne peut rien, il faut aller avec l’angoisse
Désir
Réponse à l’appel
Ses mains déjà t’éveillent
Tes sens seront ton degré de conscience.
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Nuit
Où l’œil s’efface, l’oreille s’accomplit.
Grotte
Roseaux et sauts d’insectes.
Humée de partout comme saisie par des mains
sa respiration entre dans son souffle
Pour celle qui désire si vivement
prenant toute la mesure de sa condition
le piège des sons, le piège du silence.
Elle dit : Qui es-tu ?
D’où viens-tu ?
Vis-tu en horde ou solitaire ?
Ne crois pas que je tremble, je saurai découvrir ton nom.
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Quand d’une voix lente
narrant le monde et les blessures qui empêchent d’offrir l’harmonie
Courte barbe grise, cheveux ras, soignés
l’homme parle
Qui tout transforme qui tout réunit
Puis ventre tendu sous pattes sauvages
l’animal regarde
Qui tout observe que tout anime
Tout en musculatures souples leurs reins frémissent
Hautes clameurs Elle dit : Sors-moi de cette grotte.
Il dit : Ce n’est pas une grotte.
Fureurs enragées Elle crie : Alors, pourquoi
cette humidité, cette obscurité ?
Il dit : Ce n’est pas une grotte.
Pelage cerclé de pattes Mâchoires aux gencives écarlates On ne s’ouvre à soi-même que dans l’amour, la souffrance et l’éclatement
On ne s’accomplit qu’en détruisant les anciens visages.
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Elle fut soudain en ses mains en ses pattes en sa bouche
De la nuque à l’orteil suppliante sous son membre
Qui approchait terrifiant Crie
Plie bondit
Seins dressés aux aréoles larges, lapés ainsi que sexe
Aussi haut que l’amour
Aussi bas que son désir
Soubresauts secousses poussées
Rythmique extase
Accroupie elle s’offre à l’étreinte mystérieuse
Cheval la montant Tressaillant d’allégresse Elle devient cheval.
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Au dehors elle efface ses empreintes
Ne plus être retrouvée
Ne plus le quitter
Humain vraiment humain
Animal vraiment animal
Elle découvre la lumière de son nom.
En esta cueva donde el amor espera
A menudo pienso al centauro pintado por Mantegna visto y revisto en el Louvre.
Oigo aún, el ruido de sus cascos, de su galope cuyo sonido me lleva.
Me atrapaste en mi ida.
Alarga tus bellas patas, vayamos
Ahora y en lo negro
Seremos en sí mismos El enigma pleno de bocas.
Las grupas del caballo Fervor en el caballo Fervor en la mujer.
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Larga cabalgada vestida de pánico.
Venido del mar
Donde ella fue encantada
Él galopa Choques martilleos porfiados
Estrecho pasaje Bajo las uñas de cascos
La lleva Recias raíces Zarzales
En los costados que ritman mordiscos
La lleva Su cabellera de mujer mezclada a su pelambre de bestia.
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No cierres el deseo
que se abrió.
Entonces todos verán:
Lo que abre los ojos: son los ojos.
En la sorpresa Todo se mueve, es vano parar el movimiento
El coraje no logra nada, hay que ir con la angustia
Deseo
Respuesta al llamado
Sus manos ya te avivan
Tus sentidos serán tu grado de conciencia.
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Noche
Donde el ojo se niebla, la oreja se establece.
Cueva
Juncos y brincos de insectos.
Husmeada por todas partes como atrapada por manos
su respiración entra en su hálito
Para la que ansía intensamente
tomando toda la medida de su condición
la trampa de los sonidos, la trampa del silencio.
Ella dice: ¿Quién eres?
¿De dónde vienes?
¿Vives en horda o solitario?
No creas que tiemblo, sabré descubrir tu nombre.
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Cuando con voz lenta
Narrando el mundo y las heridas que impiden ofrecer la armonía
Barba corta y gris, cabello raso, entretenido
el hombre habla
Que todo transforma que todo apiña
Además vientre tendido bajo patas salvajes
el animal mira
Que todo observa que todo anima
Musculosas flexibles sus anclas zarandean
Altos clamores: Ella dice: Sácame de esta cueva.
Él dice: No es una cueva.
Furores iracundos Ella grita: ¿Por qué
esta humedad, esta oscuridad?
Él dice: No es una cueva.
Pelaje cercado por patas Mandíbulas con encías escarlatas Uno se abre a sí mismo sólo
en el amor, el dolor y el estallido
Nos cumplimos sólo destruyendo los antiguos rostros.
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De repente ella yació en sus manos en sus patas en su boca
Desde la nuca hasta el dedo gordo suplicante bajo su miembro
Que se acercaba aterrador Grita
Pliega brinca
Senos inflados con vastas areolas, catados a lengüetadas así como el sexo
Tan altos como el amor
Tan bajos como su deseo
Sobresaltos revolcón empujes
Rítmico éxtasis
en cuclillas se ofrece al abrazo misterioso
Caballo montándola Estremeciéndola de gozo Se vuelve caballo.
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Afuera borra sus huellas
No ser más hallada
Nunca más dejarlo
Humano verdaderamente humano
Animal verdaderamente animal
Descubre la luz de su nombre.
Traduction / Traducción de Enán Burgos
Née à Bruxelles, Constance Chlore vit actuellement à Paris. Elle a publié deux romans : Nicolas jambes tordues (Editions La Fosse aux ours) ; A Tâtons sans bâton (Editions Punctum). Et vient de terminer le troisième : L’œil dans la verticale. Mise en voix par Sonia Pastecchia d’extraits de L’œil dans la verticale, dans le cadre des Marathon des mots à Bruxelles. Avec Delphine Bibet, Catherine Mestoussis, Candy Saulnier et Sonia Pastecchia. Elle donne régulièrement à lire ses poèmes dans des revues. Elle fait régulièrement des lectures dans des librairies, café-littéraire et lors d’évènements publics (salon du livre, Marché de la poésie, Périphériques de la Poésie etc.)
Nacida en Bruselas, Constancia Chlore vive actualmente en París. Publicó dos novelas: "Nicolas jambes tordues" (Ediciones La Fosse aux ours); "A Tâtons sans bâton" (Ediciones Punctum). Y viene de finalizar la tercera: "L’œil dans la verticale". Un extracto de este último texto fue presentado durante el evento "El Maratón de palabras" en Bruselas, dirección: Sonia Pastecchia, con la actuación de Delphine Bibet, Catherine Mestoussis, Candy Saulnier y Sonia Pastecchia. Sus poemas son publicados regularmente en revistas. Realiza con frecuencia lecturas en librerías, cafés literarios y eventos públicos (Feria del libro, Mercado de la poesía, Periféricos de la Poesía etc.)
ENÁN BURGOS
Enán Burgos, "ENCORE", 93 x 107 cm, technique mixte sur carton, 2012. 900 €.
12 lecciones para 1 orgasmo al unísono / 12 leçons pour 1 orgasme à l'unisson
I
¡Desnúdate!
Quiero sentir tu cuerpo
y no el velo que lo cubre.
Tu cuerpo como un sol
en medio de la noche;
carne que el goce hurta
y aleja de la angustia,
carne tan soberana
al ser el blando fango
donde mi pez,
bañado exteriormente
resbala interiormente.
Dénude-toi !
Je veux sentir ton corps
et non le voile qui le couvre.
Ton corps comme un soleil
au milieu de la nuit ;
chair que la jouissance emporte
et fait quitter l'angoisse,
chair si souveraine
étant la tendre fange
où mon poisson,
baigné extérieurement
glisse intérieurement.
II
Sobre el césped
fascinados, afinidad
muy íntima,
mi lengua por tu cuello
pasará por tu seno
hacia tu sexo.
Sur le gazon fascinés, affinité très intime, ma langue sur ton cou passera par ton sein jusqu'à ton sexe.
III
Genitales gritos,
suspiros, rasguños…
¡Soy dichoso!
Una marca
dejada por siempre…
Una marca de tigre,
de casi horror,
de rumbos...
Cris génitaux, soupirs, éraflures... Je suis heureux ! Une marque laissée pour toujours... Une marque de tigre, de presque horreur de routes...
IV
¡Ay, suavecito, ay!
Abundancia de besos
de aquel verano
en medio del invierno.
¡Ay, adorable, ay!
La tibieza de labios
afanados ahora
muy abajo sentidos.
¡Ay! ¡tan suaves, tan lindos, ay!
Me lo estrujan y bailo.
-Aïe, de la douceur, aïe !
Abondance de baisers
de cet été
malgré l'hiver
-Aïe, adorable, aïe !
La tiédeur des lèvres
qui serrent à présent
les sens très bas,
-Aïe, si suaves, si beaux, aïe !
Ils le pressent je danse.
V
Entrado ya en tus brazos
se encienden los minutos, las horas…
Tu piel de lumbre lamo
¡Chispas, chispas, lujuria!
Palabras por los poros
elásticas, sonoras.
sin pensar en mañanas
y sin hacer preguntas.
Déjà entré dans tes bras s'allument les minutes, les heures... Ta peau de feu je lèche diables, diables, luxure ! Mots pour les pores élastiques, sonores. sans penser à demain et sans poser de questions.
VI
Mirada lejana
y a la vez cercana,
mirada como la ausencia
que el éxtasis difiere;
en rincones discretos
felices en lo oscuro
huéspedes somos
de la perpetua ola.
Regard lointain et proche à la fois, regard comme l'absence que l'extase diffère dans des coins discrets heureux dans l'obscur des hôtes nous sommes de l'immortelle vague.
VII
Por el placer mecidos
huracán de caricias,
mar intenso
con ojos entornados
que imploran, solicitan,
al fin miran lo íntimo.
Una luz sonriéndoles,
eyaculada,
desde el fondo los llama.
Salidos de sus orbitas
responden a la llama,
de dicha estremecidos,
cara a cara.
Par le plaisir bercés ouragan de caresses, mer intense avec des yeux mi-clos qui implorent, sollicitent, à la fin regardent l'intime. Une lumière leur souriant, éjaculée, depuis le fond les appelle. Sortis de leurs orbites ils répondent à l'appel, de bonheur bouleversés, face à face.
VIII
En este mundo inicuo
sobre el cual copulamos
donde el tener remplaza el ser,
el yo ya no es el otro,
te penetro y espero que
tú y yo
tu y él
él y yo
él y él
ella y ella
ella y él
nosotros con vosotros
ellas y ellos también
sin razas ni distinción
en una orgia divina
sin bodas ni procreación
hagamos el amor.
Desgarrada la apariencia
por el placer,
empreñada la sustancia
por el dolor.
Dans ce monde vil sur lequel nous copulons où l'avoir remplace l'être, le je n'est plus l'autre, je te pénètre et espère que toi et moi toi et lui lui et moi lui et lui elle et elle elle et lui nous avec vous elles avec eux aussi sans races ni distinction dans une orgie divine sans mariages ni procréation nous fassions l'amour. Déchirée l'apparence pour le plaisir, ensemencée la substance par la douleur.
IX
En la ranura
bajo el monte de Venus,
balsámica, tu orquídea…
Con la lengua le aparto las corolas
cual abeja le sorbo el polen néctar
Inflamada reclama mi aguijón
¡Suavecito! Implora…
Me invade su fragancia,
cedo así a sus antojos
y ya somos,
como quien dice, uno solo.
Dans la fente sous le mont de Vénus, Balsamique, ton orchidée... Avec la langue je lui retire les corolles comme l'abeille je lui sirote le pollen nectar Enflammée elle réclame mon dard De la douceur ! Elle implore... M'envahit son parfum, je cède ainsi à ses caprices et déjà nous sommes, comme dirait l'autre, un seul.
X
De esa danza:
tus curvas,
tiernos pasos,
pirueta del deseo
y ese adage
y ese fondu
y ese rond de jambe.
Tetas, ombligos, pubis
crepitan de malicia,
los rayos de los dedos
enardecen la brea.
¡Fogoso pas de deux!
De un dionisiaco brinco
se apartan los recatos,
arpegios,
cadencias introducen
el momento supremo.
Baile de todo miembro
de toda fibra,
¡Sade ingresa en la pista!
Una violencia ciega
hace gemir entonces
esta viola animal
aquí en tus manos.
De cette danse : tes courbes, tendres pas, pirouette du désir et cet adage et ce fondu et ce rond de jambe. Tétons, nombrils, pubis crépitent de malice, les rayons des doigts excitent le brai Fougueux pas de deux ! D'un bond dionysiaque s'écartent les réserves, arpèges, cadences introduisent le moment suprême. Danse de tout membre de toute fibre Sade entre en piste ! une violence aveugle fait gémir alors cette viole animale ici dans tes mains.
XI
¡Tigresa, sí, devórame!
Cuando me aprietas el pene con tu útero
me aferro a tus nalgas con mis uñas
¡Oh proeza!
¡Incandescente orgasmo!
Tu palpas y yo babo…
Himen, glande, vagina, clítoris,
testículos y anos enchufados.
Tigresse, oui, dévore-moi ! Quand tu me serres le pénis avec ton utérus je m'accroche à tes fesses avec mes ongles Oh prouesse ! Orgasme incandescent ! tu palpes et moi je bave... Hymen, glande, vagin, clitoris, testicules et anus sous tension.
XII
Imantado
sintiendo
mi gravedad
allá en tu centro,
¡Vulva amada
voluble y etcétera!
Desde hace siglos me encantas
hoy me zampas.
En ella vivo y muero
me zambullo en su esencia,
luego náufrago
no ceso de estar pleno
y todo recomienza…
Aimanté sentant ma gravité là-bas dans ton centre, Vulve aimée volubile etcaetera ! Depuis des siècles tu me ravis aujourd'hui tu me fourres. En elle je vis et je meurs, baigné dans son essence, bientôt naufragé je n'arrête pas d'être plein et tout recommence...
Traduction / Traducción de Aude Courtiel, Enán Burgos
AUDIO / "12 lecciones para un orgasmo al unísono" composición y voz del autor
Né dans la région du fleuve Sinú en Colombie, Enán Burgos est un artiste dont la création emprunte divers chemins : poésie, peinture et théâtre. Il a publié « Nudité / Desnudez » et « Sable » aux Editions Fata Morgana, « Mala Sangre » aux Editions Color Gang, « À L’aube du sacré » aux Editions L’Harmattan. En tant que peintre il expose dans des galeries et musées ; auteur de plusieurs livres d’artistes, il a accompagné picturalement des textes de Philippe Jaccottet, Roger Munier, Pierre Torreilles, Jacques Réda, Michel Butor, Daniel Leuwers, Salah Stétié, Zéno Bianu, José Angel Leyva, Víctor Rodríguez Núñez, Hélène Stafford, Constance Chlore, Gabrielle Althen parmi tant d’autres.
Nacido en la región del Sinú en Colombia, Enán Burgos es un artista cuya creación se proyecta por diversos caminos del arte: poesía, pintura y teatro. Ha publicado: "Nudité / Desnudez" y "Arena", casa editorial Fata Morgana, "Mala Sangre", Ediciones Color Gang, " Al alba de lo sacro" Ediciones El Harmattan. Como pintor expone en galerías y museos; autor de varios libros de artistas, ha acompañado picturalement textos de Philippe Jaccottet, Roger Munier, Pierre Torreilles, Jacques Réda, Michel Butor, Daniel Leuwers, Salah Stétié, Zéno Bianu, José Angel Leyva, Víctor Rodríguez Núñez, Hélène Stafford, Constancia Clhore, Gabrielle Althen entre tantos otros.
Vidèo / Video : "L'ombre de dionysos" / "La sombra de Dionisio"
"LIVRES PAUVRES"
Daniel Leuwers & Enán Burgos
Constance Chlore & Enán Burgos
Enán Burgos
Béatrice Libert & Enán Burgos
Enán Burgos
Concept et réalisation / Concepto y realización: Enán Burgos.
Photos / Fotos: Enán Burgos
XVII / V / MMXIII
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